fertilisation colza bore molybdene

Bore et molybdène : les alliés du colza

Le bore et le molybdène sont indispensables à la culture du colza, particulièrement sensible aux carences de ces deux oligo-éléments. Le risque du manque de ces micronutriments survient surtout lors de la reprise de la végétation après l’hiver, il est donc bon de s’y préparer ! 

Bore et molybdène : deux oligo-éléments jouant un rôle structurel  

La santé des plantes dépend non seulement des macronutriments tels que l’azote, le potassium et le phosphore, ainsi que du calcium et du magnésium, mais aussi de divers oligo-éléments (zinc, fer, soufre…). En particulier, le bore (B) et le molybdène (Mo) sont deux grands alliés de la santé du colza, ainsi que des leviers agronomiques importants pour une floraison homogène et des rendements sécurisés. 

Le bore : un micronutriment qui favorise la croissance

Le bore joue un rôle dans de nombreux processus, tels que le développement racinaire, la division cellulaire, la biosynthèse des parois cellulaires, la formation du tube pollinique et la germination du pollen, le transport des glucides et le métabolisme des protéines, le développement des bourgeons, la nouaison et la santé des fruits. En outre, le bore est utilisé par les plantes pour créer des composés qui leur permettent de se défendre contre les infections par des pathogènes fongiques. Pour le colza, il est particulièrement important pour le développement des tiges et des siliques

Les symptômes d’une carence en bore affectent les tiges, parfois avec des feuilles fragiles ou des taches jaunes-rouges, une floraison limitée ou des fleurs stériles, des fruits altérés et une asymétrie de croissance. Chez le colza en particulier, on observe un enroulement des feuilles les plus jeunes, des nécroses brunes sur la tige et des fentes ultérieures, ainsi qu’une altération de la floraison, de la nouaison et du développement des siliques. 

Le bore est essentiel chez le colza pour une croissance rapide et uniforme, pour résister aux effets du gel et pour assurer l’élongation des tiges au printemps et la formation des siliques.

Le molybdène : l’oligo-élément synergique de l’azote

Le molybdène est fortement lié à l’azote et participe à sa fixation par les nodules, il réduit le nitrate et favorise le métabolisme nitrique à travers les enzymes nitrate-réductase et nitrogénase, il stimule le développement floral de la plante, participe à la photosynthèse, contribue à la synthèse des protéines et des acides aminés et interagit également avec d’autres éléments nutritifs. 

observatoire champ colza
©Observatoire des aliments

La carence en molybdène présente des symptômes similaires à ceux de la carence en azote, en plus d’une diminution du rendement des siliques et de la présence de nécroses ou d’une décoloration orange sur le bord des feuilles, avec une surface réduite et des feuilles molles et peu colorées, ainsi qu’une possible destruction du bourgeon terminal. Chez le colza en particulier, on observe des feuilles pâles avec une décoloration jaunâtre et un éventuel retard de croissance. 

Les besoins en molybdène du colza ne sont pas très élevés, mais cet élément est crucial pour le rendement de la culture, car il joue un rôle important dans le développement du colza. 

Facteurs de risque des carences en bore et en molybdène

Il est certainement plus difficile de reconnaître les signes de carences en oligo-éléments que les signes plus évidents de carences en macronutriments tels que l’azote, le potassium et le phosphore, mais il existe certains facteurs de risque qui peuvent être pris en compte pour faciliter la prévention. 

Les sols sableux sont plus susceptibles au lessivage de la solution dans laquelle le bore est dissous et assimilable, ce qui fait qu’ils en contiennent normalement moins. Les sols argileux, quant à eux, ont une disponibilité limitée en bore, celui-ci étant retenu par les argiles et le calcaire. 

Un sol au pH acide, une humidité élevée et des températures froides peuvent induire une carence en molybdène dans le sol, de même qu’un excès de soufre, qui réduit son absorption. 

Stratégies pour l’apport de bore et de molybdène

Les besoins des plantes en ces micronutriments sont beaucoup plus faibles que pour les nutriments primaires. Cependant, le sol en contient souvent des quantités très limitées, qui ne sont disponibles pour la plante qu’en faibles pourcentages, de sorte qu’un apport extérieur peut s’avérer nécessaire. Le colza a un besoin important de ces éléments, en particulier pendant la phase de croissance. 

Le molybdène est absorbé par la plante sous forme de molybdate (MoO4-2), tandis que l’acide borique (B03H3) est la forme absorbable du bore qui est assimilé par les racines de la plante. Ces deux éléments nutritifs peuvent être rencontrés sous différentes formes et dans différents composés. 

Le bore est normalement appliqué avant la floraison afin de favoriser celle-ci et de faciliter la reprise végétative après l’hiver, mais il est également possible d’utiliser des micro-doses tout au long du cycle de culture afin de maintenir l’apport même pendant les phases d’automne et d’hiver. Le molybdène peut être appliqué en association avec le bore. 

L’application foliaire est sans aucun doute une bonne solution pour le colza : les nutriments sont absorbés rapidement en évitant les blocages du sol, ce qui permet de redistribuer les nutriments dans la plante. 

L’analyse de sol et le suivi parcellaire de la culture permettent d’orienter les doses et les besoins, en tenant toujours compte des bonnes pratiques de fertilisation et des interactions entre les différents éléments nutritifs.

izili green schema bore molybdene

Bore et molybdène, alliés du colza

Pour garantir une croissance optimale et des rendements performants dans les cultures de colza, il est essentiel d’assurer un bon approvisionnement en bore et en molybdène, compte tenu de la sensibilité particulière de cette culture aux carences en ces oligo-éléments.  

Afin d’optimiser les apports, il est nécessaire d’adopter une approche raisonnée et intégrée de la fertilisation de ces éléments et de tous les autres nutriments nécessaires à la croissance des plantes. 

Si vous avez remarqué des carences en bore ou en molybdène dans votre culture, cet article peut être le signal pour passer à l’action !  

Découvrez tous nos autres articles sur la fertilisation dans notre rubrique conseils : le phosphore en agriculture et les règles de fertilisation ! Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le repartager sur vos réseaux sociaux ou à vos collègues. Suivez-nous sur Facebook et LinkedIn !